La géométrie du cerclePuissance d'un point par rapport à un cercle, cercles orthogonaux, axe radical et faisceau de cercles. | ||
Sommaire2. Axe radical de deux cercles | ||
1. Cercles orthogonauxDeux cercles sécants sont orthogonaux si, en chacun des deux points d'intersection, les tangentes à l'un et à l'autre cercle sont orthogonales. ![]() Soit deux cercles c(O, R) et c’(O’, R’) orthogonaux. La figure formée par les deux centres O, O’ et un des deux points d'intersection est un triangle rectangle. Du théorème de Pythagore, il en résulte la relation entre les deux rayons et la distance entre les centres : La puissance du point O par rapport au cercle (c’) est R2 ; Pour que deux cercles soient orthogonaux, il faut et il suffit qu'il existe un diamètre de l'un d'entre eux qui soit divisé harmoniquement par l'autre cercle.
Figure exportée dans WikiPédia : cercles orthogonaux Application : étant donné un cercle (c) et un point M, distinct du centre O et n'appartenant pas au cercle, pour trouver les cercles orthogonaux à (c) passant par M, tracer le diamètre [PQ] sur la droite (OM) et trouver le point M’ tel que [P, Q, M, M’] soit une division harmonique : | ||
2. Axe radical de deux cercles![]() L'axe radical de deux cercles, de centres distincts, est l'ensemble des points ayant même puissance par rapport à ces deux cercles. On considère deux cercles c(O, R) et c’(O’, R’) avec O et O’ distincts. L'ensemble des points M, de même puissance par rapport aux deux cercles, vérifie : c(M) = MO2 – R2 = c’(M) = MO’2 – R’2, soit MO2 – MO’2 = R2 – R’2. Soit I le milieu de [OO’] et K la projection de M sur (OO’).: Tous ces points M ont même projeté orthogonal sur la droite des centres (OO’), L'axe radical est donc la droite perpendiculaire à ligne des centres passant par K. Si les cercles sont sécants, l'axe radical est la droite joignant les points d'intersection. L'axe radical (éventuellement en dehors du segment intérieur aux deux cercles) est aussi l'ensemble des points desquels on peut mener, aux deux cercles, des segments tangents de même longueur En particulier si les cercles sont extérieurs, ils admettent une tangente commune (TT’), le milieu J de [TT’] appartient à l'axe radical. Cette propriété permet de construire l'axe radical (JJ’) avec J’ milieu d'une autre tangente commune. | ||
Application : montrer un alignement Alignement des orthocentres d'un quadrilatère complet![]() Les quatre triangles ABF, ADE, BCE et CDF, formés par les côtés du quadrilatère complet ABCDEF pris trois à trois, ont leurs orthocentres alignés sur une droite orthogonale à la droite de Newton, droite qui passe par les milieux des diagonales. | ||
Indications Les pieds des hauteurs sont situés sur les cercles de diamètres [AC], [BD], [EF]. ![]() Soit H1 est l'orthocentre du triangle ABF, point de concours des hauteurs (AA’), (BB’) et (FF’). A’ appartient au cercle (c1) de diamètre [AC]. H1A × H1A’ est la puissance de H1 par rapport à (c1). D'après la relation ci-dessus H1 a même puissance par rapport aux trois cercles. On montre de même que les autres orthocentres ont même puissance par rapport aux trois cercles. Ils sont situés sur l'axe radical commun. Ils sont alignés sur cet axe, orthogonal à la ligne des centres, qui passe les milieux des diagonales. Cette ligne des centres est appelée droite de Newton. Sur la figure ci-dessus les cercles ont deux points communs U et V, dans la figure ci-contre on a trois cercles non sécants appartenant à faisceau à point de Poncelet.
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3. Centre radical de trois cercles![]() Les axes radicaux de trois cercles de centres non alignés concourent en un point appelé centre radical des trois cercles. Preuve : Soit (d1) l'axe radical de (c2) et (c3) ; (d2) l'axe radical de (c1) et (c3) ; (d3) l'axe radical de (c1) et (c2).
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Application : construction de l'axe radical de deux cercles non sécants (et non concentriques) ![]() Construction avec un cercle auxiliaire Il suffit de construire un troisième cercle (c3) qui soit sécant aux deux cercles donnés. Lorsque les axes radicaux auxiliaires (AB) et (CD) sont concourants en I, le point I, qui a même puissance par rapport à (c) et (c’), est sur l'axe radical de (c) et (c’).
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Construction avec deux cercles auxiliaires ![]() Construire deux cercles auxiliaires (c3) et (c4), sécants aux deux cercles donnés (c) et (c’). Les axes radicaux auxiliaires (AB) et (CD) sont concourants en N. Les points M et N ont même puissance par rapport aux cercles (c) et (c’). L'axe radical de (c) et (c’) est donc la droite (MN).
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Cercle orthogonal à trois cercles (de centres non alignés) ![]() C'est le cercle dont le centre O est le centre radical des trois cercles et dont le rayon est égal à la racine de la puissance p du point O par rapport à l'un des trois cercles. Si O est à l'intérieur des cercles, p est négatif, le problème n'a pas de solution. Construction : à partir du centre O il suffit de tracer une tangente à un des trois cercles. Par exemple, le cercle (c1), de centre O1, rencontre le cercle de diamètre [OO1] en T, point de contact d'une des tangentes, issue de O.
Figure exportée dans WikiPédia : cercle orthogonal à trois cercles | ||
Montrer que trois droites sont concourantes![]() Les hauteurs d'un triangle sont concourantes. Les hauteurs sont les axes radicaux des cercles de diamètres les côtés du triangle. H a même puissance pour les trois cercles. On retrouve :
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Trois cercles tangents deux à deuxCentre radical comme point de concours Trois cercles sont tangents deux à deux extérieurement en A, B et C. Montrer que les tangentes communes aux points de contact se coupent en un même point I. Le point I est le centre radical des trois cercles. Monter que le point I est le centre du cercle (c) circonscrit au triangle ABC. ![]() Les segments [IA], [IB] et [IC] sont de même longueur, égale au rayon du cercle circonscrit (c). Ils sont perpendiculaires aux côtés du triangle O1O2O3. Le cercle (c) est inscrit dans le triangle O1O2O3 et son centre I est le point d'intersection des bissectrices (O1I), (O2I) et (O3I). Construction réciproque : trois cercles définis par leurs centres O1, O2 et O3 Placer trois points O1, O2 et O3 et tracer le centre I du cercle inscrit dans le triangle O1O2O3. Le point I se projette orthogonalement en A, B et C sur les côtés du triangle. Les cercles (c1), (c2) et (c3) de centres O1, O2 et O3 passant par B, C et A sont tangents extérieurement deux à deux et le point I, centre radical de ces trois derniers cercles, est le centre du cercle circonscrit à ABC, orthogonal aux trois cercles.
Voir, cercles de Malfatti : trois cercles tangents, inscrits dans un triangle | ||
Un curieux point de concoursOn projette orthogonalement les sommets d'un triangle ABC sur une droite (d) en A’, B’ et C’. Solution ![]() La médiatrice de [B’C’] rencontre le côté [BC] en son milieu, le point A2 équidistant de B’ et C’. Soit (c1) le cercle de centre A2 passant par B’ et C’ ; (c2) le cercle de centre B2 passant par A’ et C’ ; L'axe radical de (c2) et (c3) est la perpendiculaire menée de A’ sur la ligne des centres (B2C2), or dans le triangle ABC, la droite des milieux (B2C2) est parallèle à (BC), c'est donc la droite (d1). Les perpendiculaires d1, d2 et d3 sont les axes radicaux des cercles (c1), (c2), (c3).
Autre démonstration : produit scalaire | ||
4. Faisceau de cerclesÉtant donné un cercle (c0) et une droite (d), il existe une infinité de cercles (c) tels que l'axe radical de chacun d'eux et du cercle (c0) soit la droite (d). On dit que ces cercles (et le cercle c0) forment un faisceau. Un faisceau est déterminé par deux cercles (c1) et (c2) non concentriques. Les centres des cercles (c) sont situés sur la droite (Δ) perpendiculaire à (d) passant par le centre de (c0). (Δ) est la droite des centres du faisceau. Deux cercles quelconques (c1) et (c2) du faisceau admettent (d) comme axe radical. 4.a. Faisceau à points de base![]() L'ensemble des cercles qui passent par deux points donnés.
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4.b. Faisceau de cercles tangents![]() Un faisceau de cercles tangents est déterminé par la donnée d'une droite (d) et d'un point I de cette droite.
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4.c. Faisceau à points limites (ou points de Poncelet)![]() Étant donné une droite (d) et un cercle (c) n'ayant pas de point commun, K est la projection du centre O sur (d) et T un des points de contact d'une tangente issue de K.
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4.d. Faisceaux orthogonauxen : Apollonian circles ![]() Étant donné deux cercles (c) et (c1) non concentriques, il existe une infinité de cercles (γ) orthogonaux à (c) et (c1), ils sont aussi orthogonaux à tous les cercles du faisceau déterminé par (c) et (c1). Les cercles (γ) orthogonaux aux cercles (c) d'un faisceau F forment un faisceau Φ conjugué de F. L'axe radical d'un des faisceaux est la droite des centres de l'autre.
Figure exportée dans WikiPédia : Faisceaux orthogonaux | ||
4.e. Tracer un cercle du faisceau de centre donné![]() Si O2 est un point de la droite (UV) extérieur au segment [UV], une tangente issue de O2 coupe le cercle de diamètre [UV] en T2 une des intersections avec le cercle de diamètre [KO2]. Le cercle (c2) de centre O2 passant par T2 appartient au faisceau à points limites U et V.
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4.f. Tracer un cercle du faisceau passant par un point M![]() Le cercle (c3) du faisceau à point de Poncelet U et V est l'ensemble des points P tels que :
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4.g.Cercles d'un faisceau tangents à une droite![]() Soit (d) une droite non parallèle à l'axe radical, distincte de la ligne des centres. La droite (d) rencontre l'axe radical en I. Pour un cercle tangent à (d) en T1, le point I a pour puissance IT12. Pour un faisceau à points de Poncelet U et V, la puissance de I par rapport aux cercles du faisceau est IU2. Dans ce cas il y toujours deux cercles solutions, ayant pour points de contact T1 et T2 intersections de la droite (d) avec le cercle de centre I, passant par U et V. Leurs centres O1 et O2 sont les points communs à la ligne des centres et aux perpendiculaires à (d) en T1 et T2.
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![]() Pour un faisceau à points de base A et B, si I est entre A et B, la puissance de I est négative et il n'y a pas de cercle tangent à (d). Construction : tracer un cercle (c0) du faisceau passant par A et B, de centre O0. Le cercle de diamètre [IO0] rencontre (c0) en T. La puissance I par rapport aux cercles du faisceau est IT2. Les deux cercles solutions ont pour points de contact T1 et T2, intersections de la droite (d) avec le cercle de centre I, passant par T.
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4.h. Exercice : la statueUne statue posée sur un socle est représentée par un segment vertical [AB]. ![]() L'œil de l'observateur étant situé à une hauteur h du sol, on place un point H sur la droite (AB), situé à cette hauteur h. L'œil se trouvera sur une droite (d) perpendiculaire en H à (AB). Le but est de placer sur (d) un point M, représentant l'œil, tel que l'angle AMB soit le plus grand possible. Construction Soit r le rayon du cercle circonscrit au triangle AMB. L'angle AMB est d'autant plus grand que r est petit. Le cercle de rayon minimum passent par les points A et B et est tangent à (d). Pour construire un tel cercle remarquer que le rayon est la longueur IH où I est le milieu de [AB] (cercles du faisceau à points de base A et B tangents à d).
Hauteur de la statue Si la statue est inaccessible, à partir de la longueur MH et des angles AMH et BMH, par un calcul trigonométrique, il est possible de calculer la hauteur AB de la statue : AH = MH tan(AMH), | ||
4.i. Point fixe de l'axe radical de cercles fixe et variableL'axe radical d'un cercle fixe et d'un cercle variable d'un faisceau passe par un point fixe. Figure dans le cas d'un faisceau à points de Poncelet. ![]() Soit F un faisceau de cercles, défini par un cercle (c) et l'axe radical (d). Si (Γ) est un cercle de centre Ω situé hors de la ligne des centres (OK), l'axe radical de (c) et (Γ) coupe (d) en I. Le point I à même puissance par rapport à (Γ) et tous les cercles du faisceau. Pour tout cercle (c1) du faisceau, le point I a même puissance par rapport à (c1) et (Γ). Leur axe radical passe par le point fixe I.
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4.j. Cercle d'un faisceau tangent à un cercle donnéFigure dans le cas d'un faisceau à points de Poncelet. ![]() Soit F un faisceau de cercles, défini par un cercle (c) et l'axe radical (d). Soit (Γ) est un cercle de centre Ω situé hors de la ligne des centres (OK), si un cercle (c0) du faisceau rencontre (Γ) en A et B, la droite (AB) est alors l'axe radical de ces deux cercles qui passe par le point fixe I situé sur (d). Si I est à l'extérieur de (Γ) (puissance de I positive), on peut tracer deux tangentes (IT1) et (IT2). Les cercles du faisceau passant par T1 et T2 sont tangents à (Γ). Le centre O1 de (c1) est l'intersection de (ΩT1) avec la ligne des centres (OK). De même, le centre O2 de (c2) est sur la droite (ΩT2). Pour un faisceau à points de base, il n'y a pas de solution si J est entre les points de base : un des points de base à l'intérieur de (Γ), l'autre à l'extérieur.
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Bibliographie : Commeau – géométrie maths élem – Masson, 1963 (mon livre de cours en terminale). WikiPédia : Cercles orthogonaux - Faisceau de cercles | ||
Table des matièresDans d'autres pages du site Cercles tangents à des droites ou à des cercles : voir problèmes de contact | ||
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