Les méthodes de découpages et recollement de figures pour
des calculs d'aires peuvent être considérées comme des
démonstrations mathématiques : le découpage et le recollement
correspondent à l'application d'un déplacement ou d'un
antidéplacement et ces deux types d'applications du plan
dans le plan conservent les aires.
Avec les élèves, on peut considérer que l'on a démontré
si l'on vérifie qu'il y a bien « recollement ».
Transformation d'un polygone convexe en un triangle de même aire
Il est toujours possible de transformer un polygone
convexe de n côtés (n > 3) en un polygone
de n − 1 côtés de même aire.
Procéder comme ci-dessus en isolant quatre
sommets consécutifs ABCD.
Le polygone transformé ayant pour côtés
consécutifs AB’D a un côté de moins et l'aire est conservée.
Aire d'un hexagone :
transformation d'un hexagone en pentagone
La parallèle à (AE) passant par F coupe (DE) en E’.
Par la propriété du trapèze, le triangle AEE’ a même aire que AEF.
Le pentagone ABCDE’ a même aire que l'hexagone ABCDEF.
Aire d'un pentagone : transformation d'un pentagone en quadrilatère
La parallèle à (AD) passant par E’ coupe (CD) en D’.
Le triangle ADD’ a même aire que ADE’.
Le quadrilatère ABCD’ a même aire que le pentagone ABCDE’.
Aire d'un quadrilatère :
transformation d'un quadrilatère en triangle
Comme ci-dessus, la parallèle à (AC) passant par D’ coupe (DE) en E’.
Par la propriété du trapèze, le triangle ACC’ a même aire que ACD’.
Le triangle ABC’ a même aire que quadrilatère ABCD’.
Surface d'un hexagone
L'hexagone ABCDEF a même aire que le triangle ABC’.
L'hexagone ABCDEF, le pentagone ABCDE’,
le quadrilatère ABCD’ ont même aire que le triangle ABC’.
Transformation du pentagone convexe ABCDE
en un triangle APQ en utilisant deux fois
le théorème du papillon.
ABCDE est un pentagone (convexe).
Les parallèles aux diagonales AC et AD coupent la droite (CD) en P et Q.
L'aire du pentagone est égale à l'aire du triangle APQ.
Indications : l'aire du pentagone est égale à la
somme des aires des trois triangles ABC, ACD et ADE.
Solution : les triangles ABC et APC ont même base AC
et même hauteur égale à la distance entre les droites (AC) et (PC) ;
ils ont donc même aire.
De même, les triangles ADE et ADQ ont même aire.
L'aire du pentagone est alors égale à la somme des aires
des trois triangles APC, ACD et ADQ : c'est l'aire du triangle APQ.
Remarque : Il a été enlevé du pentagone les triangles ABI et AEJ,
que l'on a remplacés par les triangles CPI et DQJ d'aires équivalentes
(théorème du papillon).
4.b. Transformation d'un pentagone en parallélogramme
M est le milieu de la diagonale [BE].
Le triangle BMN est isocèle (triangle d'or d'angles 36° et 72°).
Avec ce puzzle de trois pièces, à partir du pentagone ABCDE,
il est possible de reconstituer un parallélogramme EFKD.
4.c. Transformation d'un pentagone régulier en carré
Reprenons la figure pour transformer le parallélogramme DEFK en carré.
En choisissant un point I sur le demi-cercle de diamètre [FE],
nous pouvons découper le triangle FEI et le translater en PJL,
avec un sommet en J, intersection de (EI) avec (CD).
[FI] et [IL] sont les côtés d'un carré de même aire que celle du pentagone.
Pour tracer un carré, nous utiliserons la méthode de la moyenne proportionnelle :
l'aire du parallélogramme DEFK est égale au produit de base FE par la hauteur FH.
Pour cette hauteur, rabattre le point H en Q sur (FE).
La droite (FH) coupe le cercle de diamètre (QE) en U.
Dans le triangle rectangle QEU, le carré de la hauteur FU issue de l'angle droit U
est égal au produit des segments QF et FE découpés sur l'hypoténuse
(Construction d'Euclide reprise par Descartes).
Le cercle de centre F passant par U coupe le cercle de diamètre [FE] en I.
Le quadrilatère BEIR est translaté en BJLV. Le triangle EJD est translaté en FPK.
Les six pièces du pentagone permettent de reconstituer un carré de même aire.
Remarques : FH est aussi la distance de F à la droite (MN).
Le point C n'est pas sur la droite (EU),
mais utiliser ce point est une erreur imperceptible.
Soit ABCD un parallélogramme et I, J, K et L les milieux des côtés.
On trace les segments joignant les sommets aux milieux des autres côtés.
Au centre apparaissent parallélogrammes et octogone.
Quelle fraction de l'aire du parallélogramme
représente l'aire de ces polygones centraux ?
Cette propriété étant affine, on peut déplacer les sommets B et D
pour transformer ABCD en un carré, ce qui permet de faciliter les conclusions.
Comparaison, dans un quadrillage,
des aires du carré et de l'octogone
Les logiciels de géométrie dynamique font les calculs d'aire,
qui sont facilités en choisissant un côté du carré de longueur 60,
avec les sommets de coordonnées A(0, 0) ; B(60, 0) et D(0, 60).
Le carré ABCD a alors pour aire 602 = 3 600.
Les carrés centraux PQRS et P’Q’R’S’ ont pour aire 3 600/5 = 720.
Le logiciel trouve 30 pour l'aire du triangle PET,
soit un cent vingtième de l'aire du carré.
On peut le vérifier avec le quadrillage :
le triangle PET y est inscrit dans un rectangle A’B’C’T d'aire A(A’B’C’T) = 10 × 8 = 80.
Les aires des triangles bordant PET sont :
A(A’PT) = 16, A(PB’E) = 9 et A(EC’T) = 25.
Calcul de la surface d'une couronne
avec une corde tangente au petit cercle
Niveau 4e − 3e
L'aire s d'une couronne est la différence entre
l'aire
πR2 du grand cercle et πr2 celle du petit cercle : s = πR2 − πr2 = π(R2 − r2).
Problème : calcul sans connaître les rayons
Dans la figure, on ne connaît pas les rayons
r = OM et R = OA des cercles (c1) et (c2)
de centre O.
On sait seulement que la corde [AB] mesure a = 3 cm
et qu'elle est tangente au cercle intérieur (c1).
On demande cependant de trouver l'aire s de la
couronne circulaire comprise entre (c1) et (c2).
Indications : la tangente (AB) au cercle (c1)
en M est perpendiculaire au rayon [OM].
Le triangle AMO est rectangle en M d'où la
propriété de Pythagore AO2 = AM2 + MO2,
soit R2 = (a)2 + r2 ou R2 − r2 = a2.
L'aire s de la couronne est s = πR2 − πr2 = π(R2 − r2) = a2,
expression de l'aire de la couronne uniquement en fonction de a.
Cas particulier :
Corde égale au diamètre du petit cercle
Si AB est égal au diamètre du cercle (c1), r = a,
alors le triangle AMO est rectangle isocèle et R = r;
le triangle AOB est aussi rectangle isocèle.
L'aire du cercle (c2) est double de celle de (c1),
l'aire de la couronne πr2 est alors égale à l'aire du cercle intérieur.