Descartes et les Mathématiques Trois des 15 problèmes de géométrie de la règleConstruction d'une droite passant par un point et l'intersection de deux autres droites sans utiliser cette intersection impossible. | |
SommaireLa perspective affranchie de l'embarras du plan géométral : Construction de parallèles avec une règleProblème III Sur tablette numérique ou smartphone, bascule automatique vers la version mobile | |
Jean-Henri Lambert (1728-1777) Notes et Additions (1774) à la Perspective affranchie de l'embarras du plan géométralNotes et additions au troisième paragraphe Traduction de Jeanne Peiffer Texte cité par Roger Laurent, | |
Les problèmes de la géométrie de la règleEn 1774, Jean-Henri Lambert réédite en allemand sa « Perspective affranchie du plan géométral » qu'il avait publiée en français et en allemand en 1759. On y trouve les fameux quinze problèmes de la géométrie de la règle, mis en ligne dans cette page, qui contribueront au passage de la perspective à la géométrie projective. En effet, J.P.N. Hachette les proposera aux élèves de l'École Polytechnique dans la « Correspondance sur l'École Polytechnique, 1804-1808 », et ces publications n'échapperont pas à Gaspard Monge, à Jean-Victor Poncelet et à Michel Chasles. Ce dernier en fait l'éloge dans son « Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie » (1837) en parlant du « célèbre Lambert, autre Leibniz par l'universalité et la profondeur de ses connaissances, son goût pour la géométrie dont il sut faire les plus savantes applications » Les 15 problèmes de géométrie de la règle ont joué un rôle majeur dans le développement et la diffusion de la perspective, et certains d'entre eux sont encore aujourd'hui des classiques de l'enseignement de la géométrie. Utilisation en classe - Les problèmes de Jean-Henri Lambert sont des constructions à la règle seule qui peuvent être exploitées à tous les niveaux de l'enseignement secondaire. | |
Problème IIIUn parallélogramme ABCD étant donné, construire à l'aide d'une règle seulement, par un point P donné, une ligne parallèle à une ligne IE donnée. On prolonge les côtés du parallélogramme ainsi qu'une diagonale jusqu'à ce qu'ils coupent la ligne donnée en E, F, G, H, L. On trace arbitrairement GR issue de G et ensuite FP et EP. Par les points d'intersection a, c, on fait passer des lignes droites issues de H, I. Celles-ci se couperont en un point Q et PQ sera la ligne cherchée. | |
Fig. 65 - Tab. X (Notes et Add.) |
Fig. 66 - Tab. X (Notes et Add) |
Télécharger la figure GéoPlan pb3_parallelogramme.g2w L'image perspective de ABCD est abcd, EI est la ligne de terre et QP l'horizon. | |
Si, par hasard, la droite FI est parallèle à deux côtés du parallélogramme, alors elle sera superflue, car on pourra immédiatement indiquer que PQ est parallèle à deux côtés du parallélogramme ; il s'agirait alors de construire à l'aide de la règle seulement une droite parallèle à deux autres parallèles données et passant par un point donné. Télécharger la figure GéoPlan pb3_droite_polaire.g2w E est alors un point de l'horizon, AB la ligne de terre, CD une parallèle à celle-ci, ABCD l'image d'un rectangle et c son centre; AE, FE et BE sont perspectivement parallèles et par conséquent AF = FB. Le point e représente de même le centre du rectangle AQPB, AP et QB ses diagonales, QP le côté parallèle à la ligne de terre ; par conséquent ce parallélisme n'est | |
Réciproque On voit dans la construction que AD et BC ont été tracés dans le seul but de construire, à l'aide du point c et de la ligne EcF, le point F, qui partage AB en deux. La figure 65 illustre également le problème du partage, à l'aide d'une seule règle, d'une ligne FH dans le rapport de deux lignes EF et HI données, une ligne PQ, parallèle à FH, étant donnée. Or, si EF: FG = GH :HI est donné, on peut construire à la seule règle une ligne parallèle à EI et passant par un point donné P. On trace GR quelconque et ensuite PE, PF, HaQ, IeQ et finalement PQ. Lambert donne les règles de construction d'une perspective sans justification, mais sa méthode est tout à fait semblable aux méthodes de Brook Taylor. Le lecteur pourra constater qu'i1 s'agit de l'étude de la conservation des propriétés géométriques des figures par projection conique centrale, systématisée dans le Traité des propriétés projectives des figures de J.-V. Poncelet, 1822 | |
Problème IVUn cercle étant donné avec son centre, abaisser une perpendiculaire sur une ligne donnée à l'aide d'une seule règle. On trace deux diamètres AC et BD du cercle ; A, B, C, D sont les quatre sommets, d'un rectangle, dont on prolonge les côtés jusqu'à ce qu'ils coupent la ligne donnée en F, G, H, I. Ci-dessous, figure 67 à droite : KLd est nécessairement un angle droit puisqu'il repose sur le diamètre Kd. Par conséquent les angles en M doivent également être droits, car KL est parallèle à FM. Fig.67 - Tab. X (Notes et Add.) | |
d étant un point du cercle, tracé de la perpendiculaire à (IF) passant par d. Placer un point d sur le cercle ; on trace le diamètre [dK] et on continue la construction suivant les consignes de Lambert avec le point K trouvé. Télécharger la figure GéoPlan pb4_perpen_regle.g2w | |
Construire, par un point K donné, une ligne (Kc) parallèle à une ligne (d) donnée. Cla parallèle Kc a été construite selon les mêmes principes que dans la figure 65. Il suffit de déplacer le point K, dans le demi-plan ne contenant pas le cercle par rapport à la droite (FI), pour visualiser cette construction. Télécharger la figure GéoPlan pb4_para_regle.g2w | |
À l'aide du rectangle ABCD, on peur tracer des parallèles à ML par des points quelconques et, par conséquent, on peut aussi tracer avec la règle seulement des perpendiculaires à FI passent par des points quelconques. | |
Tracé de la perpendiculaire (PQ) à (IF) passant par P. La parallèle (Pc) à (IF), passant P, coupe le cercle en deux points K et L (cette parallèle ne passe pas par le centre E). Télécharger la figure GéoPlan pb4_perpen_regle2.g2w | |
Problème VDeux droites se coupent hors de la feuille. Sans les prolonger, construire une droite passant un point E donné, concourante avec ces deux droites. AC, BD sont des lignes qui se coupent en un point en dehors de la table, tracer à l'aide d'une règle seulement et sans prolonger ces lignes, une ligne passant par un point E donné et coupant BD, AC au même point d'intersection. On trace deux lignes AH et GB passant par E, puis on trace AB et GH jusqu'à ce qu'elles se coupent en K. On trace KC issue de K, puis HC et GD, EF sera la ligne cherchée. ABHG, GHDC sont les images de rectangles, dont les côtés convergent vers deux points de l'horizon. E et F sont leurs centres respectifs et, par conséquent, EF est parallèle à BD et à AC, et fuit vers le même point de l'horizon. | |
Fig. 68 - Tab. X (Notes et Add.) |
Fig. 69 - Tab. X (Notes et Add.) |
Ce problème est intéressant à double titre : • ses origines se trouvent dans la préoccupation des peintres de tracer des parallèles en perspective sans sortir du tableau ; • il s'inscrit dans les recherches relatives à la théorie des transversales, pôles et polaires. Ici ABE et CDF peuvent être considérés comme deux triangles homologues dont les côtés homologues AB et CD, BE et DF, AE et HF se coupent respectivement en trois points R, G et H ; alignés sur l'axe d'homologie. Télécharger la figure GéoPlan pb5_droite_mi_polaire.g2w Voir la construction d'un point inaccessible Voir aussi, pour des droites parallèles (AC) et (BD), la construction de la parallèle à (AC) passant par E. | |
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