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 Au reste, permettez-moi que je vous demande comment vous gouvernez ma 
Géométrie ; je crains bien que la difficulté des calculs ne vous en dégoutte 
d’abord, mais il ne faut que peu de jours pour la surmonter, et par après on 
les trouve beaucoup plus courts et plus commodes que ceux de Viète. 
On doit aussi lire le troisième Livre avant le second, à cause qu'il est 
beaucoup plus aisé. 
Si vous désirez que je vous envoie quelques adresses particulières touchant le 
calcul, j’ai ici un ami qui s’offre de les écrire, et je m’y offrirais bien aussi, 
ais j’en suis moins capable que lui, à cause que je ne sais pas si bien remarque 
en quoi on peut trouver de la difficulté. 
  Lettre de Descartes à Mydorge, le 1er mars 1638 
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 J'observe toujours, en cherchant une question de Géométrie, que les lignes, 
dont je me sers pour la trouver, soient parallèles, ou s'entrecoupent à angles 
droits, le plus qu'il est possible ; et je ne considère point d'autres Théorèmes, 
sinon que les côtés des triangles semblables ont semblable proportion entre eux, 
et que, dans les triangles rectangles, le carré de la base est égal aux deux carrés 
des côtés. Et je ne crains point de supposer plusieurs quantités inconnues, 
pour réduire la question à tels termes, qu'elle ne dépende que de ces deux 
Théorèmes ; au contraire, j'aime mieux en supposer plus que moins. 
Car, par ce moyen, je vois plus clairement tout ce que je fais, et en les démêlant 
je trouve mieux les plus courts chemins, et m'exempte de multiplications superflues ; 
au lieu que, si l'on tire d'autres lignes, et qu'on se serve d'autres Théorèmes, 
bien qu'il puisse arriver, par hasard, que le chemin qu'on trouvera fort plus 
court que le mien, toutefois il arrive quasi toujours le contraire. 
Problème des quatre cercles
Dans la suite de cette lettre, Descartes propose le problème des trois cercles 
d'Apollonius : trouver le centre d'un cercle tangent à trois cercles donnés. 
  Lettre à Élisabeth - 17 novembre 1643 
Une deuxième lettre sur ce problème : 
  Lettre à Élisabeth - 29 novembre 1643 
Mode texte : Correspondance avec Élisabeth - Egmond du Hoef, novembre 1643 
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Problema astronomicum ou problème des trois bâtons
Le gnomon est constitué d'un bâton vertical planté en terre. L'ombre du soleil à  
l'extrémité du gnomon, définit, sur le plan horizontal un arc de conique, 
souvent une branche d'hyperbole. 
L'étude de cette courbe constitue la gnomonique 
À la fin du seizième siècle, le hollandais Adrien Métius a posé le « problème des 
trois ombres » dont le but est de déterminer, par trois observations astronomiques, 
la latitude du lieu et la date du jour dans l'année. 
Un problème de gnomonique encore plus complexe est le « Problema 
astronomicum » : problème posé à Descartes par Stampioen, un autre 
mathématicien hollandais. 
Ce problème, dit « des trois bâtons » est de déterminer le lieu et le jour de 
l'année dans lesquels trois bâtons, placés verticalement sur un plan horizontal, 
produiront des ombres dont l'extrémité passera par le pied de chacun 
des deux autres bâtons. 
Pour en cela « Desargues prescrit de faire sceller sur le plan d'un cadran scolair 
à construire, les extrémités de trois verges aboutissant à un même point S hors 
du cadran solaire et dirigées suivant les rayons d'ombre de ce point à trois 
moments différents de la journée. Sur chacune de ces verges, à partir du sommet S, 
il porte une même longueur-et obtient ainsi trois points A, B , C. Il reporte sur le 
papier le triangle ABC, construit le centre O du cercle circonscrit, puis par le 
triangle rectangle SOA, dont il connait l'hypoténuse SA et un des côté OA, 
il obtient la distance SO du point de rencontre des verges à celui du style avec 
le plan ABC. Il faut alors entortiller autour des deux verges (soit SA et SB) aux 
points A et B, deux fils de métal qui réunit à des distances égales de AO et BO 
" en les tordant ensemble par leurs têtes ", et qu'il attache en leur point de 
jonction O, avec la verge préparée pour servir de style à une distance S de son 
sommet. En ajoutant ce sommet au point de rencontre S des verges, et en 
disposant le tout de façon à tendre les fils AO et BO, il a placé le style 
perpendiculairement au triangle ABC, donc suivant la direction de l'axe du monde.  » 
Éclaircissement de Paul Tannery annoté par Jean-Robert Armogathe - tel Gallimard 
  Lettre à Mersenne - 29 janvier 1641 
Commentaire 
Problème que Descartes mettra en relation avec celui d'un 
« cercle tangent à trois cercles donnés » et aussi, ses commentateurs, avec 
celui consistantà trouver une « sphère tangente à quatre sphères » données. 
Dans sa correspondance, Descartes juge que ces problèmes relèvent 
 du « Calcul » c'est-à-dire du calcul littéral et sont une bonne occasion 
de mettre en œuvre sa méthode. 
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A propos du problème de Pappus
M. de Roberval dit que je n'ai pas résolu le lieu de Pappus, & qu'il a un autre sens 
que celui que je lui ai donné. Sur quoi je vous supplie très-humblement de 
lui vouloir demander, de ma part, quel est cet autre sens, qu'il prenne la peine 
de le mettre par écrit, afin que je le puisse mieux entendre. je m'offre, 
en récompense, de l'avertir des principales fautes que j'ai remarquées. 
Pour critiquer l'Aristarque de Roberval Descartes n’attendit pas que le 
professeur lui envoyât ses observations sur la Géométrie, ce qu’au reste 
il ne fit jamais, en sorte que nous ignorons la nature et la portée 
de celles dont il s’agit ici.... 
nous voyons une remarque de Roberval touchant un passage de 
La Géométrie, p. 326,
et concernant indirectement la question de Pappus. 
Roberval parait, en effet, avoir cherché en cet endroit la raison de cette 
circonstance que Descartes ne donne qu’une seule conique pour le lieu 
quatre droites, tandis que ce lieu comprend un système de deux coniques. 
On prétendait, à Paris, que ce lieu n’avait pas été résolu par M. Descartes 
en toute son étendue. Roberval qui, dès 1640, avait approfondi la question, 
devait avoir reconnu, sans peine, le défaut de la solution de Descartes. 
 (Aristarchus : surnom donné par Descartes à Roberval en raison de son livre)  
  Lettre CDXXIII - Descartes à Mersenne - 2 mars 1646. 
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Folium de Descartes
Le folium de Descartes, fleur de jasmin ou galand de Descartes-Roberval, 
est une cubique en forme de nœud de ruban, d'équation cartésienne : 
x3 + y3 = 3kxy (où k est un paramètre réel).. 
Elle fut étudiée tout d'abord par Descartes et Roberval en 1638 puis 
étudiée par Huygens en 1672. 
Cette courbe met en évidence les faiblesses de la méthode de Fermat 
dans la recherche des extremums d'une courbe algébrique. 
  Lettre XCIX - Descartes à Mersenne - Janvier 1638 
Lettre CXXXVIII - Descartes à Mersenne - 23 août 1638 
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