Le nombre d'or avec un logiciel de géométrie dynamiqueNombre d'or, section d'or, rectangle d'or, triangle d'or, spirale d'or, suites de Fibonacci, puissances de φ, suites de pentagones. | |||
Sommaire1. Le nombre d'or 3. Constructions classiques 4. Nombre d'or et trigonométrie 8. Suites de Fibonacci - puissances de φ |
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Dans d'autres pages du site Pentagone régulier : Inscrire un carré dans un demi-cercle | |||
Le nombre d'or n'est presque nulle part. Certains le voient partout ! L'harmonie a le plus souvent affaire avec le 5/3 de nos écrans qu'avec le nombre d'or. Les proportions du Parthénon résistent fortement à l'idée à quantifier le beau et le nombre d'or, qui sera explicité 200 ans plus tard, devait être très loin des préoccupations de Phidias. | |||
Faire de la |
Démonstrations de Pythagore |
Partage d'un segment en « moyenne raison » Trois points A, B et M alignés
forment une section dorée si le point M du segment [AB] est tel que : Le rapport |
Calculs algébriquesSoit un segment [AB] de longueur 1 et un point M de [AB] tel que AM = x, d'où MB = AB − AM = 1 − x. ![]() |
2. Éléments d'Euclide - Le triangle d'or dans le livre IVLa découverte du nombre d'or remonte à l'antiquité grecque. Pour les « anciens Grecs », le nombre d'or apparaît comme un nombre irrationnel, lié aux problèmes du partage d'un segment en « moyenne et extrême raison » et aux propriétés des pentagones et décagones. L'essentiel des propriétés du nombre d'or se trouve dans les Éléments d'Euclide, qui ne lui donne pas de nom particulier, et qui était détaché de toutes les préoccupations mystiques qui entoureront ce nombre à partir du XVe siècle. |
Les éléments d'Euclide - livre IV - Proposition 10Dans ce problème, Euclide définit l'inverse du nombre d'or AC2 = AB × BC. Pour nous x2 = 1 × (1 − x). Le point C partage le segment [AB] en moyenne raison. Sur le cercle de cercle A, passant par B, Euclide place le point D tel que BD =AC. ABD est un triangle d'or. Voir la construction d'Euclide du pentagone avec ce triangle d'or |
3. Triangle rectangle où un des petits côtés est la moitié de l'autre3.a. Construction de φ![]() Tracer un angle droit de sommet O. Un cercle (c1) de centre O, coupe les côtés de cet angle en A et C. D est le milieu de [OA], le cercle de centre D et de rayon DC coupe (OA) en B. La longueur du segment [AB] est φ. Remarque : le point O réalise une section dorée du segment [AB] : Indications En effet, d'après la propriété de Pythagore dans le triangle rectangle OCD, on a : CD2 = CO2 + OD2 = 12 + ( AB = AD + DB =
Remarque Le triangle rectangle de côtés proportionnels à 1, On le trouve, accolé à un triangle rectangle isocèle, dans de nombreuses constructions à la « règle et au compas » : « rectangle |
3.b. Section d'or![]() Partage d'un segment en « extrême et moyenne raison » À partir du segment [AB], sur la perpendiculaire en A à (AB), placer un point M tel que :
AM = Le cercle (c1) de centre M, passant par A, coupe le segment [MB] en P. Le cercle (c2) de centre B, passant par P, coupe le segment [AB] en C. Le point C réalise une section dorée du segment [AB] : Soit D le point de la droite (AB), à l'extérieur de [AB] tel que AD = BC. C et D partagent le segment [AB] en « moyenne et extrême raison »: Si on choisit AB comme unité, alors DB = φ et CB = Indications En effet, d'après la propriété de Pythagore dans le triangle rectangle AMB, on a : MB2 = AM2 + AB2 = AM2 + (2AM)2 = 5 AM2 d'où MB =
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3.c. Construction de la section doréeConstructions d'Euclide dans le livre VI Partage d'un segment [AB] en « moyenne et extrême raison » : étant donné deux points A et B, trouver un point D tel que B, D et A forment une section dorée ; et trouver un point M tel que A, B et M forment une section dorée. On considère une droite (AB) et sur la perpendiculaire à (AB) en A un point C tel que AC = AB. On note I le milieu de [AB]. Le cercle (c2) de centre I et de rayon IC coupe (AB) en D du côté de A. D'après le livre VI des éléments Preuve par le calcul![]() On vérifiera facilement, en prenant AB comme unité (AB = 1) que : MA = Remarque : le cercle (c3) coupe le segment [AC] en P qui réalise la section dorée de ce segment.
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Construction avec deux carrés![]() Partage d'un segment [AC] en « moyenne raison » : étant donnés deux points A et C trouver un point P tel que A, C et P forment une section dorée. Construction On complète avec le point E le carré de côtés [AB] et [AC], et avec le point Q le carré de côtés [AD] et [AP]. La droite (QP) coupe (BE) en N. Preuve par le calcul Le rectangle PNEC a pour longueur CE = 1 Son aire est 2 − φ. Le carré DAPQ a pour côté AP = AM = Nous avons montré au chapitre 7 que
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Autre construction 3.d. Corde et tangente égales![]() Construction du forum futura-sciences : Soit deux points M et T du plan tels que MT = 1 Étant donné un point A du cercle (c), sur la demi-droite [MA), à l'extérieur Déplacer le point A de telle façon que B, intersection de [MA) et du cercle de centre A, de rayon 1, soit situé sur le cercle (c). 1. Montrer que MA × MB = MT2. Indications 1. La puissance de M par rapport au cercle (c) est MA × MB et est égale au carré de la tangente MT. 2. AB = MT = 1. Posons MA = x, alors MB = MA + AB = x + 1; la puissance de M qui est MA × MB = MT2, s'écrit x(x + 1) = 12, Les trois points M, A, et B forment une section dorée. Le rapport
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4. Nombre d'or et trigonométrieOn a vu dans la page angle trigonométrie que cos En appliquant la formule de duplication cos 2a = 2 cos2a − 1, on trouve : cos | ||||
x |
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cos x |
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L'inverse du nombre d'or est donc |
5. Rectangle d'or![]() Dans un rectangle d'or, le rapport de la longueur sur la largeur est égal au nombre d'or φ = Depuis l'antiquité grecque, on sait construire un rectangle d'or d'une largeur donnée de la façon suivante : |
Indication En effet, en choisissant la largeur AB comme unité, on a KE = KC =
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5.b. Diagonales des rectangles d'or![]() À partir d'un carré ABCD, la diagonale [AF] du grand rectangle d'or ABFE est perpendiculaire à la diagonale [CE] du petit rectangle d'or CFED. Cette propriété se retrouve en terminale S, avec la similitude de centre O et d'angle – 90° qui transforme A en C, et F en E. Cette similitude transforme les rectangles d'or : ABFE en CFED. La diagonale [AF] a pour image [CE] et elles sont bien perpendiculaires : leur angle est égal à la valeur absolue de l'angle de la similitude. Le centre O et le point I, intersection de ces deux diagonales, sont les deux points d'intersection des cercles de diamètres [AC] et [FE].
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Perpendiculaires et rectangles d'or![]() Grâce à cette propriété est caractéristique, à partir du carré ABCD, en déplaçant le point E sur [AD) de telle façon que les diagonales [AF] et [CE] soient perpendiculaires, on peut trouver un rectangle d'or qui donne le nombre d'or φ. Avec un logiciel de géométrie dynamique, il est en principe possible de retrouver cette configuration (j'ai un peu triché pour éditer la figure !) Les anciens Égyptiens auraient utilisé cette propriété.
Commande GeoGebra : déplacer le point E |
5.c. Tracé régulateurLe Modulor - Le Corbusier - 1948 En architecture, comme en dessin, le tracé régulateur permet de schématiser les lignes de force d'une figure. « Le tracé régulateur n'apporte pas d'idées poétique ou lyrique ; il n'inspire nullement le thème ; il n'est pas créateur ; il est équilibreur. » 5.c.2. Tracé régulateur dans un rectangle d'or![]() Les diagonales du rectangle rencontrent les diagonales des carrés selon des sections d'or. Les diagonales des carrés ABCD et EFHG coupent en L, M, N, P les diagonales du rectangle d'or ABFE. Section d'or sur une diagonale : AF/AP = AP/AM = φ. Section d'or sur un côté des carrés : CD/CN = CN/CP = φ.
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5.c.3. Tracé régulateur dans un « rectangle
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5.c.4. La Présentation de la Vierge au Temple![]() Titien 1488-1576, Académie de Venise L'escalier est parallèle à une des diagonales du rectangle d'or de droite. Plus contestable : il comporte 8 et 5 marches, une suite de Fibonacci. Le centre est dans la lumière, deux rectangles d'or de chaque côté sont dans l'ombre. La petite fille, à l'intersection des diagonales du rectangle d'or de droite, est la vierge ; la femme à la coiffe drapée blanche c'est sa mère, sainte Anne. |
![]() Tout cela c'est bien beau, mais les dimensions du tableau ne respectent pas la divine proportion et le tracé régulateur n'a rien à voir avec le rectangle d'or !
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5.c.5. Carré inscrit dans un demi-cercle![]() L'École d'Athènes − Raphaël, vers 1510 − Musée du Vatican Le côté du carré jaune est égal au diamètre du cercle, divisé par | |
5.d. Pavage non périodique du plan avec des rectangles d'or![]() Pavage de rectangles d'or Il est possible de paver le plan à partir de rectangles d'or. Ce pavage non régulier est formé de rectangles de plus en plus grands. Ces rectangles sont obtenus en ajoutant au rectangle un carré qui est le gnomon de ce rectangle, gnomon qui permet d'obtenir un nouveau rectangle semblable au précédent. Une bonne occasion d'utiliser la fonction de création itérative de GéoPlan : voir ci-contre.
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Création itérative avec GéoPlan![]() Tracer un rectangle d'or initial A0B0F0E0 à partir du carré A0B0C0D0. En traçant, dans chaque nouveau carré, le quart de cercle de centre Dn, reliant AnAn+1, on obtient la spirale dorée C0A0A1A2… Commande GéoPlan Taper S pour itérer et tracer du rectangle suivant.
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Joconde et spirale d'or![]() Le nombre d’or a fasciné mais il n'existe pas de loi mathématique de l’esthétisme. Dans les années 30, avec Matila Ghyka, les adeptes du nombre d’or ont disséqué les œuvres d’art pour y déceler ce nombre. Par exemple sur la Joconde ci-contre, on trouve une approximation du nombre d’or, mais le rectangle d'or contenant la spirale est bien éloigné du format du tableau ! |
5.d.2. Spirale logarithmique![]() La spirale dorée est approchée par une spirale logarithmique d'équation en coordonnées polaires C'est la spirale miraculeuse (spira mirabilis) de Jacob Bernouilli. Une autre spirale logarithmique passe par les sommets des rectangles d'or.
Voir : Robert FERRÉOL, Jacques MANDONNET : spirale d'or | |
6.a. Nombre d'or dans le triangle égyptien![]() À partir d'Yvo Jacquier Dans le triangle rectangle égyptien 3 ; 4 ; 5, on trace le cercle inscrit de centre O, de rayon 1, tangent en E, F et R aux côtés du triangle. Dans le triangle rectangle AEO de petits côtés 2 et 1, l'hypoténuse mesure En divisant AP par 2, on trouve le nombre d'or φ = Les anciens Égyptiens ne savaient pas le théorème de Pythagore, ni le calcul sur les racines.
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6.b. Triangle d'or, triangle d'argent![]() Le triangle d'or (ou triangle sublime, ou triangle d'Euclide) ACD est un triangle isocèle en C d'angle Le rapport entre le grand côté et la base est égal au nombre d'or : Soit B le point qui partage [AC] en une section d'or : Le triangle BCD est un triangle d'argent, isocèle en B d'angle
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6.c. Pentagone régulierUn triangle d'or et deux triangles d'argent![]() Un pentagone régulier est formé par un triangle d'or et deux triangles d'argent. Dans le pentagone ABCDE, ACD est un triangle d'or, ABC et ADE sont des triangles d'argent C'est harmonique, Euclide n'y voyait que de l'or.
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Pentagone régulier et nombre d'or![]() PE = BQ = BA. Le rapport Le point P divise [BQ] et [BE] dans le rapport du nombre d’or : BP/BQ = PE/BE = φ. Les points P et E divise [BQ] en « moyenne et extrême raison ».
Triangle bisocèle : voir triangle au collège |
6.d. Construction du triangle d'or à partir de la base![]() À partir du segment [AB] trouver un point C et tracer un triangle d'or ayant une base [DC] égale à AB. On adapte ici le procédé de construction du rectangle d'or Soit K le milieu de [AB] et B’ le point de la droite perpendiculaire en B situé sur le cercle c1 de centre B passant par A (tel que le triangle ABB’ soit rectangle isocèle direct (cf. figure). Le cercle c2 de centre K passant par B’ coupe la demi-droite [AB) en C. B est la section dorée de [AC]. En effet, si la longueur AB représente l'unité, la propriété de Pythagore dans le triangle rectangle KBB’ permet de vérifier que : AC = AK + KC = AK + KB’ = Une des intersections du cercle c3 de centre A passant par C avec le premier cercle c1 de centre B est D.
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6.e. Construction du triangle d'or à partir du grand côtéSi A et C sont deux sommets du triangle, soit B le point qui partage [AC] en une section d'or. Le troisième sommet D est un des points d'intersection du cercle c3 de centre C, passant par A et du cercle c4 de centre B, passant par C. Soit α = α = |
6.f. Pavage non périodique du plan avec des triangles d'or![]() Il est possible de paver le plan à partir de triangles d'or. Ce pavage non régulier est formé de triangles de plus en plus grands. À partir du triangle AnAn+1An+2 créer le point An+3 tel que An+1AnAn+3 soit une section d'or et recommencer. Ces triangles sont obtenus en ajoutant au triangle un triangle d'or qui est le gnomon de ce triangle, gnomon qui permet d'obtenir un nouveau triangle semblable au précédent. Encore une occasion d'utiliser la fonction de création itérative de GéoPlan : tracer un triangle d'or initial A0B0C0. Trouver le point A1 tel que B0C0A1 forme une section d'or. Remplacer A0 et B0 respectivement par B1, C1 pour obtenir le triangle d'or A1B1C1 de niveau 1. Avec la commande d'itération (touche S), tracer les triangles suivants.
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6.g. Spirale d'or![]() Une spirale logarithmique d'équation, en coordonnées polaires,
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7. Suites et nombre d'orÉtudier la suite numérique un définie par u0 = 0 et pour tout n positif par : La limite l de cette suite est le nombre d'or φ = x2 = x + 1, soit x2 − x − 1 = 0. Le produit des solutions de cette équation est −1, la solution négative est l'opposé de l'inverse du nombre d'or : β
= − On pourra montrer que la suite vn, définie par v0 = 0 et pour tout n positif par : Remarque : au XIXe siècle on utilise la lettre grecque φ (phi) pour le nombre d'or, en hommage au sculpteur grec Phidias. C'est suffisant pour inventer le mythe du Parthénon : la façade serait inscrite dans un rectangle d'or. | |
7.b. Mythe de la pyramide de Khéops![]() À la fin de sa construction, la hauteur h de la pyramide de Khéops était OS = 146 m. On a Voir : cos |
![]() La moitié du côté de la base multipliée par le nombre d'or est égale à la hauteur des faces latérales de la pyramide. La demi-face SHA de la pyramide est la moitié d'un rectangle d'or de
longueur SH = a et de la largeur AH = c. Les faces latérales sont donc formées de deux demi-rectangles d'or. Cette coïncidence est d'autant plus impossible que les « anciens Égyptiens » ne connaissaient pas le nombre d'or et que les outils mathématiques nécessaires pour le calculer n'apparaîtront à Babylone que 7 siècles plus tard. Après l'échec de la quadrature du cercle, entre contre-vérités historiques et paranoïa, les mystiques des nombres se défoulent maintenant sur le nombre d'or. (Photo Debart) |
8. Nombre d'or et suites de Fibonacci − puissances de φExtrait de l'article nombre d'or et suites de Fibonacci et calculatrice TI-92 On a démontré ci-dessus que φ = | |
Multiplions par φ, successivement les deux membres de ces égalités |
En additionnant deux égalités consécutives, nous calculons les premières puissances de φ |
φ2 = φ + 1 |
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φ3 = φ2 + φ |
φ3 = (φ + 1) + φ = 2 φ + 1. |
φ4 = φ3 + φ2 |
φ4 = (2 φ + 1) + (φ + 1) = 3 φ + 2 |
φ5 = φ4 + φ3 |
φ5 = (3 φ + 2) + (2 φ + 1) = 5 φ + 3 |
φ6 = φ5 + φ4 |
φ6 = (5 φ + 3) + (3 φ + 2) = 8 φ + 5 |
φ7 = φ6 + φ5 |
φ7 = (8 φ + 5) + (5 φ + 3) = 13 φ + 8 |
φ8 = φ7 + φ6 |
φ8 = (13 φ + 8) + (8 φ + 5) = 21 φ + 13 |
On peut facilement démontrer par récurrence que l'on a : φn = anφ + an−1 avec pour n > 0, an + 1 = an + an−1 et a0 = 0 ; a1 = 1. an est la suite de Fibonacci 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34… | |
8.b. Suites de pentagones et nombre d'orFigures extraites de la page : pentagone et nombre d'or ![]() Tous les pentagones réguliers sont semblables. Le pentagone A1A2B2C2C1 est l'image du pentagone AA1B1C1C par l'homothétie de centre O et de rapport φ (nombre d'or). Les longueurs AA1, A1A2, A2A3, A3A4 sont égales aux puissances du nombre φ. AA1 = 1, A1A2 = φ,
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Paragraphe extrait de suites et TI-92 ![]() AA1 = 1, A1A2 = φ– 1,
8.c. Puissances négatives de φOn a aussi démontré ci-dessus que φ = 1 + Calculons les puissances négatives suivantes de φ : φ– 2 = De même, φ– 3 = On peut enfin démontrer par récurrence que l'on a : φ− n = bn−1φ + bn, bn = (−1)nan+1 est la suite de Fibonacci alternée : 1, −1, 2, −3, 5, −8, 13, −21, 34… |
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Page no 127, créée le 24/11/2008 |