Descartes et les Mathématiques HomothétieDémonstrations de géométrie utilisant l'homothétie ; L'homothétie n'est plus étudiée en classe de première. | ||||||||||||||||||||
Sommaire1. Transformé d'un triangle par homothétie 2. Configuration de base des homothéties 3. Parallélogramme et diagonale 4. Carré inscrit dans un triangle 6. Prouver un point de concours 7. Triangle à côtés perpendiculaires 8. Homothéties transformant deux cercles 9. Cercle tangent à deux droites passant par un point donné 10. Homothétie, triangle et centre de gravité | ||||||||||||||||||||
0. DéfinitionUne homothétie est une application ponctuelle caractérisée un centre O, point invariant, appelé centre et un réel k appelé rapport. L'homothétie laisse le centre O fixe et le transformé M’ est situé sur la droite (OM) par un agrandissement (si |k|>1) ou une réduction de rapport k. |
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1. Transformé d'un triangle par homothétieHomothétie qui transforme un triangle en un autre triangle Le point M varie sur un triangle ABC. h est une homothétie de centre O et de rapport k. A’, B’, C’ et M’ les images respectives par h de A, B, C et M.
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2. Configuration de base des homothétiesMontrer un alignement[AB], [CD] et [EF] sont trois segments parallèles distincts. Monter que l es points I, J et K, placés selon la figure, sont alors alignés. Indications Il existe une homothétie f de centre K qui transforme le segment [AB] en [CD], Par g le point K a pour image K’, K et son transformé K’ sont alignés avec le centre I, I est situé sur la droite (KK’). La composée h = gοf est une homothétie qui transforme le segment [AB] en [EF], son centre est le point J. Par h le point K a pour image gοf (K) = g(K) = K’, K et K’ sont alignés avec le centre J, J est situé sur la droite (KK’). Les points I et J, situés sur la droite (KK’), sont alignés avec K. | ||||||||||||||||||||
3. Parallélogramme et diagonale3.a. Droites parallèlesABCD est un parallélogramme. M est un point variable sur la diagonale [AC]. En utilisant deux homothéties de centre A et C, montrer que les droites (IL), (BD) et (JK) sont parallèles. Les parallélogrammes complémentaires ALMI et MJCK sont dits équivalents (Legendre – Éléments de géométrie – 1794). | ||||||||||||||||||||
3.b. Problème réciproqueI, J et L sont trois points situés respectivement sur les côtés [AB], [CD] et [AD] d'un parallélogramme ABCD, distincts des sommets. La parallèle à (IL), passant par J, rencontre (BC) en K. | ||||||||||||||||||||
Solution par la géométrie analytiquePour cela, on considère le repère (A, , ) et on note i et j les abscisses de I et J, l et k les ordonnées de L et K. Coordonnées des points de la figure : I(i, 0) ; J(j, 1) ; L(0, l) ; K(1, k). Les vecteurs et étant colinéaires on a : i (1 − k) = l (1 − j). Soit M, le point d'intersection des deux droites (AC) et (IJ) : La droite (AC) a pour équation y = x. Les coordonnées (xM, yM) de M vérifient l'équation de la droite (LK) : La droite (LK), de vecteur directeur (1, k−l), a pour équation y − l = (k − l)x. En substituant xM et yM dans cette équation on obtient : − l = (k − l) , Cette égalité est vérifiée en raison de la colinéarité de et , donc les coordonnées de M vérifient l'équation yM – l = (k – l)xM. Les droites (AC), (IJ) et (KL) sont concourantes en M. | ||||||||||||||||||||
3.c. Parallélogramme de PappusM est un point variable du plan n'appartenant pas à la diagonale (BD). Les droites (IK) et (JL) sont sécantes en un point N, les points A, C et N sont alignés. | ||||||||||||||||||||
Théorème de Pappus : plan projectif Démonstration par Pappus du théorème de Pythagore Cette figure permet aussi de proposer, en classe de 3e, le problème assez difficile suivant : | ||||||||||||||||||||
IndicationsOn note P l'intersection de (IK) et (CD) et Q l'intersection de (LJ) et (BC). L'homothétie h de centre N, qui transforme I en P, transforme (IL) en sa parallèle (PQ), donc transforme L en Q. Classe de 2nde Dans le repère (A, , ), il est facile et élégant de faire une démonstration en géométrie analytique. Si les coordonnées de M sont (a, b), celles des points d'intersection avec le parallélogramme sont : I(a, 0); J(a, 1) ; L(0, b) et K(1, b). En calculant la différence de ces deux équations et en substituant on obtient : Le point N est bien sur la diagonale (AC) d'équation x – y = 0, Remarque : démonstration de (IL) // (PQ). | ||||||||||||||||||||
4. Carré inscrit dans un triangleSoit ABC un triangle. Trouver un carré DEFG inscrit dans le triangle ABC : ses sommets sont sur les côtés du triangle ; deux des sommets du carré sont sur [AB], un troisième sur [AC] et le quatrième sur [BC]). 4.a. Construction avec une homothétieTracé avec une homothétie de centre C Construire un carré de côté [AB] et utiliser une homothétie de centre C pour trouver le côté [DE] du carré solution. Figure interactive dans GeoGebraTube : carré inscrit dans un triangle Cas particulier : carré inscrit dans un triangle rectangle Trois carrés inscrits dans un triangle : voir problème de Grèbe Carré d'aire maximale, voir : olympiades Versailles 2005 | ||||||||||||||||||||
4.b. Problème BOALes perpendiculaires à (CB’) issue de A et à (CC’) issue de B se coupent en I. Démonstration par les rotations : ou figure du « moulin à vent » d'Euclide | ||||||||||||||||||||
4.c. Homothétie de centre AClasse de cinquième Placer un point M sur le côté [AC] du triangle. Soit P la projection orthogonale de M sur la droite (AB). Avec GéoPlan, on peut chercher une solution en déplaçant le point M. | ||||||||||||||||||||
ConstructionTracer un carré MPQR quelconque dont deux des sommets sont sur [AB] et un sur [AC]. Joindre A au quatrième sommet de ce carré et prolonger la droite (AR) jusqu'à ce qu'elle rencontre [BC]. Le point d'intersection F sera un sommet du carré recherché. Preuve La droite (AR) rencontre la droite (BC) en F. Voir : la géométrie à l'épreuve pratique de terminale S avec GéoPlan et GéoSpace. | ||||||||||||||||||||
5. Carré inscrit dans un demi-cercleL'École d'Athènes - Raphaël, vers 1510 - Musée du Vatican 5.a. Carré inscrit entre un demi-cercle et son diamètreClasse de première L Construire un carré de côté [AB] et utiliser une homothétie de centre O milieu de [AB]. Longueur du côté d'un carré inscrit dans un demi-cercle : En effet, si le côté du carré est 1, alors OA’ = et A’D’ = 1, ABEF est un « rectangle » : le rapport entre la longueur et la largeur est . Il est la juxtaposition d'un carré de côté 1 et deux rectangles d'or de longueur 1 et de largeur AB’C’F et A’BED’ sont des rectangles d'or de longueur φ et de largeur 1. Voir tracé régulateur Construction du pentagone à partir d'un carré inscrit dans un demi-cercle | ||||||||||||||||||||
5.b. Construction du carré dans un demi-cercleÀ partir d'une autre homothétie Une deuxième homothétie de rapport transforme le carré ABCD en SRQP, carré de sommets P et Q situés sur [AB], inscrit dans le demi-cercle de diamètre [AB], à l'extérieur de ABCD. En étudiant les triangles semblables de la figure, on trouve que le centre M d'homothétie, situé sur la médiatrice de [AB], est tel que IM = AB × . Variante Quelles sont les positions pour lesquelles la longueur du rectangle est le double de la largeur ? | ||||||||||||||||||||
6. Prouver un point de concoursDeux carrés ABCD et BEFG ont un sommet commun B et deux côtés alignés : Montrer que les droites (AB), (DG) et (CF) sont concourantes. | ||||||||||||||||||||
7. Triangle à côtés perpendiculairesProblème de constructionConstruire un triangle MNP inscrit dans un triangle ABC ayant ses « côtés perpendiculaires » à ceux du triangle ABC. | ||||||||||||||||||||
Analyse Soit un point M de [AB]. On appelle N le projeté orthogonal de M sur (BC), P le projeté orthogonal de N sur (AC), Q le projeté orthogonal de P sur (AB). En général, la ligne brisée MNPQ ne se referme pas et on appelle R le point d'intersection des droites (MN) et (PQ). Géométrie dynamique Déplacer le point M. On trouve une solution lorsque les points M et Q sont confondus avec le point R. Le problème admet une solution : figure ci-dessus Soit x l'abscisse du M dans le repère (B, ) et y l'abscisse de Q. La fonction qui à x fait correspondre y est une fonction affine décroissante de l'intervalle [0, 1]. Construction géométrique de la solution : figure ci-contre à droite. La trace du point R est une droite passant par C permettant de mettre en évidence des homothéties de centre C. | ||||||||||||||||||||
Utilisation des propriétés de l'homothétieSynthèse La droite (CR) rencontre (AB) en M’. L'homothétie de centre C qui transforme R en M’ transforme N en N’ et P en P’. Le triangle M’N’P’ a ses côtés parallèles aux côtés de RNP, donc orthogonaux aux côtés du triangle ABC. | ||||||||||||||||||||
Une deuxième solutionEn plaçant le point N1 sur la perpendiculaire à (AB) en M, on construit le triangle N1P1>R1. La droite (CR1) rencontre (AB) en M”. L'homothétie de centre C qui transforme R1 en M” permet de construire une deuxième solution : le triangle M”N”P”. | ||||||||||||||||||||
Problèmes de contact8. Homothéties transformant deux cerclesTangentes communes à deux cercles Soit deux cercles c(O, r) et c’(O’, r’) tel que r < r’, 8.a. Cercles d'un même côté des tangentes | ||||||||||||||||||||
8.b. Quatre tangentes pour deux cercles non sécantsIl existe une homothétie de rapport positif r’/r transformant (c) en (c’). Le centre I de cette homothétie est situé sur la ligne des centres (OO’). Par I on peut mener deux tangentes communes aux deux cercles. De même, on trouve le centre J de l'homothétie de rapport négatif −r’/r, transformant (c) en (c’), en traçant le point M2 de (c’), tel que le rayon OM2 soit parallèle à OM et de sens contraire. Étudier les cas particuliers où les cercles ont le même rayon : il existe deux tangentes communes parallèles à la ligne des centres. En conclusion si un des cercles est l'intérieur de l'autre, pas de tangente commune. Voir l'adaptation au collège de cet article dans : constructions en troisième les constructions avec deux cercles auxiliaires : le cercle au collège Application Tracer les diamètres perpendiculaires à la ligne des centres. Lorsqu'elles existent, les droites passant par les extrémités des diamètres rencontrent la ligne des centres aux centres d'homothétie. | ||||||||||||||||||||
8.c. Axe radicalNotion disparue de l'enseignement français au lycée. L'axe radical de deux cercles, de centres distincts, est l'ensemble des points qui ont même puissance par rapport à ces deux cercles. Voir géométrie du cercle | ||||||||||||||||||||
8.d. Tangentes aux points de contactSoit I le point d'intersection des tangentes extérieures à deux cercles extérieurs. Par I, on trace une droite qui coupe les deux cercles en quatre points. Les tangentes en ces quatre points forment un quadrilatère. Le point I existe si les cercles (c) et (c’) sont de rayons différents, il est alors le centre d'homothétie positive de ces deux cercles. 8.d. a. La sécante menée par I coupe (c) en A et B et (c’) en ses images A’ et B’. 8.d. b. Les tangentes en A et B se coupent en C, les droites images, tangentes en A’ et B’ au cercle (c’), se coupent en E. 8.d. c. Les triangles BAC et BA’D, ayant leurs côtés deux à deux parallèles ou confondus, sont homothétiques. | ||||||||||||||||||||
9. Cercle tangent à deux droites, passant par un point donnéOn donne deux droites (d1), (d2) sécantes et un point A n'appartenant pas à ces droites. AnalysePlacer un point variable Ω sur la bissectrice de (d1, d2) située dans le même secteur angulaire que A et tracer le cercle (c), passant par H projection orthogonale de Ω sur la droite (d1). Ce cercle est tangent aux deux droites. Construction de Wallis basée sur la puissance d'un point par rapport à un cercle : | ||||||||||||||||||||
Solution avec un cercle auxiliaireUtiliser des homothéties, de centre I, transformant le cercle (c) en des cercles passant par A. Étant donné un cercle (c), la droite (IA) rencontre (c) en deux points A1 et A2. Les cercles (c1) et (c2), passant par A, tangents à (d1) et (d2), sont les deux solutions du problème. | ||||||||||||||||||||
10. Homothétie, triangle et centre de gravitéABC est un triangle; Les points A, B et C sont les images de A’, B’ et C’ par l'homothétie h de centre G et de rapport −2. Le triangle A’B’C’, dont les sommets sont les pieds des médianes, est le triangle médian du triangle ABC. Les droites des milieux partagent le grand triangle en quatre triangles homothétiques : dans le rapport pour le triangle médian, dans le rapport pour les trois autres. Figure interactive dans GeoGebraTube : triangle médian | ||||||||||||||||||||
Exercice 10.a.Soit P, Q et R les symétriques d'un point M du plan par rapport aux milieux A’, B’ et C’ des côtés d'un triangle ABC. Montrer que les segments [AP], [BQ] et [CR] ont même milieu. Solution : composée d'homothéties La composée de l'homothétie f de centre M et de rapport , suivie l'homothétie h de centre G et de rapport − 2 a pour rapport k = × (−2) = − 1, c'est une symétrie centrale de centre I.
Le centre I est donc le milieu des segments [AP], [BQ] et [CR]. | ||||||||||||||||||||
Exercice 10.b.Soit ABC un triangle ; les points A’, B’ et C’ les milieux des côtés [BC], [CA] et [AB] ; G son centre de gravité. Étant donné un point M du plan, montrer que la parallèle à (MA’), passant par A, la parallèle à (MB’), passant par B, et la parallèle à (MC’), passant par C, sont concourantes. Solution Le point P de concours est l'image de M par l'homothétie h de centre G et de rapport − 2. L'homothétie h transforme (A, B, C) en (A’, B’, C’) et M en un point P. Ces trois droites sont concourantes en P. | ||||||||||||||||||||
Table des matièresIndex Transformations Homothétie dans d'autres pages du site Cordes de cercles tangents et point fixe : Angles - Rotations Quadrilatère complet : le plan projectif Euler : la géométrie du triangle Parallélogramme et homothétie : partage en trois Lieu du transformé d'un point mobile sur un cercle | ||||||||||||||||||||
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