Descartes et les Mathématiques Défi : droites remarquables du triangleUn triangle a été effacé. Il n'en reste que trois droites (médianes, hauteurs…),
Défi mathématiqueÉtant donné trois droites concourantes, construire un triangle tel que ces droites en soit les médianes, les hauteurs, les bissectrices, les médiatrices. Ci-dessous douze exercices de « résolution de triangle » assez difficiles de 14 à 77 ans. Ces casse-tête géométriques consistent à retrouver un triangle à partir de points ou de droites remarquables. Ils sont particulièrement adaptés aux classes de la quatrième à la seconde. L'utilisation des logiciels Cabri-géomètre ou GéoPlan est une aide précieuse dans la recherche des solutions. Les exercices 1 et 2 sont les plus abordables. Ils ont été réalisés en classe de quatrième en 2001, et avec guère moins de difficultés, en seconde en 2004. Les autres font l'objet du défi. Dans un premier temps, en collège et en seconde, nous ne sommes pas posés le problème de l'existence des solutions. | ||||||
1. MédianesTracer un triangle dont on connaît les trois médianes : Une construction Placer arbitrairement un point A, distinct de G, sur la droite (d1). Tracer le parallélogramme GBQC de diagonale [GQ], pour cela, la droite (d3’), parallèle à (d3) passant par Q, coupe (d2) au point B, Le triangle ABC est une solution. Preuve : I est le milieu [BC] et G, situé aux deux tiers à partir de A de la médiane [AI], est le centre de gravité du triangle ABC. Recherche : figure GéoPlan mediane2.g2w Télécharger la figure GéoPlan mediane3.g2w | ||||||
Une autre construction Placer le sommet A, distinct de G, sur la droite (d1), puis le milieu A1 de [GA] et tracer le symétrique I de A1 par rapport à G. Tracer le parallélogramme GJA1K de diagonale [GA1], Pour cela, tracer la parallèle à (d3) qui rencontre (d2) en J, puis terminer les deux autres sommets B et C ; intersections respectives de (AK) et (AJ) avec (d2) et (d3). Reconstituer un triangle à partir du triangle médian : le triangle, c'est le pied | ||||||
2. HauteursAvec trois droites concourantes, tracer un triangle dont les droites sont les hauteurs : Tracer trois droites (d1 ), (d2 ) et (d3 ) concourantes au point H et non perpendiculaires deux à deux. Construction à partir du pied d'une hauteur : Construction à partir du sommet : 2.a. Tracer deux autres perpendiculaires aux hauteursAyant choisi le côté [AB], il reste à tracer les deux autres côtés (AJ) et (BK) du triangle ABC, perpendiculaires à (d1) et (d2), et à trouver le sommet C. Pour cela, tracer le cercle de diamètre [AB] qui coupe (d1) en K et (d2) en J. Le triangle ABC a pour hauteurs (d1), (d2) et (d3) et est une solution de problème. En effet, les droites (d1) et (d2) sont deux hauteurs du triangle ABC qui admet H comme orthocentre. (CH) est la troisième hauteur du triangle. (CH) et (d3) sont toutes deux perpendiculaires à (AB) passant par H. Elles sont donc confondues et C est bien sur la droite (d3). Télécharger la figure GéoPlan hauteur4.g2w Voir : la géométrie du triangle Reconstituer un triangle à partir des pieds des hauteurs : le triangle, c'est le pied | ||||||
2.b. Construction de deux points cocycliques sur le cercle de diamètre [AH]Placer un sommet quelconque A, distinct de H, sur la droite (d1), La droite (AI) coupe (d2) en B et (AK) coupe (d3) en C. Le triangle ABC est solution.
Justification Les points I, K, B et C existent, car les droites données ne sont pas deux à deux perpendiculaires.
Télécharger la figure GéoPlan hauteur6.g2w | ||||||
2.c. Construction du cercle circonscrit avec le symétrique de l'orthocentre par rapport à un côtéComme pour le premier exercice, choisir le côté [AB] en plaçant arbitrairement le pied I d'une des hauteurs, distinct de H, sur (d3). La perpendiculaire à (d3) passant par I coupe (d1) en A et (d2) en B. Le symétrique H’ de l'orthocentre, par rapport au côté (AB), se trouve sur le cercle circonscrit au triangle ABC. Le cercle (c), circonscrit au triangle ABH’ recoupe (d3) en C. Le triangle ABC convient. Preuve Montrons que (d2) est perpendiculaire à (AC). Soit K le point d'intersection de (d2) et (AC). Donc IBH = HCK. Les triangles BIH et CKH ont les mêmes angles. Le triangle BIK est rectangle en I, le triangle semblable CKH est rectangle en K et CKH = 90°. (d2) est une hauteur et H est l'orthocentre du triangle ABC. (AH) est la troisième hauteur. Télécharger la figure GéoPlan hauteur7.g2w | ||||||
3. BissectricesConstruire un triangle connaissant ses trois bissectrices : Tracer trois droites (d1 ), (d2 ) et (d3 ) concourantes au point I et non perpendiculaires deux à deux. 3.a. Changement de point de vue : problème de hauteursNous ramenons au problème 2 : tracer un triangle PQR dont les droites (d1 ), (d2 ) et (d3 ) sont les hauteurs. Avec la première méthode du chapitre 2, placer un point A, distinct de I, sur la droite (d3). La perpendiculaire à (d3) passant par A coupe (d1) en P et (d2) en Q. Le triangle ABC est le triangle orthique de PQR. Les hauteurs (d1), (d2) et (d3) de PQR sont les bissectrices du triangle orthique ABC. Le triangle ABC est une solution de problème. Télécharger la figure GéoPlan bissect2.g2w Tâche impossible Vérifier que si deux des trois droites sont perpendiculaires, il n'est pas possible de trouver de triangle solution. | ||||||
3.b. Centres de cercles exinscritsRemarque : Dans la figure ci-contre, le point I est le centre du cercle inscrit dans le triangle ABC, P, Q et R y sont les centres des cercles exinscrits. On en déduit une deuxième méthode de construction : Placer un point quelconque A, distinct de I, sur (d3). Le cercle de centre O, passant par A et I, recoupe (d2) en C (et (d1) en P). On construit de même le point B, intersection de (d2) et du cercle de centre O’, passant par A et I. Télécharger la figure GéoPlan bissect3.g2w Retrouver cette figure : milieux des segments joignant les centres des cercles inscrit et exinscrits | ||||||
3.c. Suppression d'une contrainte : Recherche du lieu du point C lorsque B varieÀ partir de deux points A sur (d1) et B sur (d2) tracer le triangle ABC ayant (d1) et (d2) comme bissectrices. En général, le point C n'est pas sur (d3). En déplaçant le point B on peut trouver une position amenant le point C sur (d3). Cherchons cette position en affichant la trace du point C, il semble que le lieu soit un arc de cercle passant par I. | ||||||
Une analyse plus précise permet de conjecturer que l'arc est contenu dans le cercle passant par A et I, dont le centre O est situé dur (d2). Il suffit donc de trouver le deuxième point C’ d'intersection du cercle et de (d3) et de trouver le triangle solution AB’C’ où B’ est l'intersection de (d2) et la droite symétrique de (AC’) par rapport à (d1). Télécharger la figure GéoPlan bissect_a.g2w | ||||||
3.d. Cercle inscrit dans le triangle ABCTracer un cercle (c1) et choisir un point J sur ce cercle. La tangente en J à ce cercle coupe, par exemple, (d1) en A et (d2) en B. Les deux autres tangentes au cercle, issues respectivement de A et B, tangentes en L et K, se coupent en C. Le cercle (c1) est inscrit dans le triangle ABC. En général, le point C n'est pas sur (d3). Donc, le point C, situé à une distance fixe de I, | ||||||
Il suffit de prendre C à l'intersection de ce cercle (c2) et de (d3) pour obtenir une solution de ce problème. Télécharger la figure GéoPlan bissect6.g2w Reconstituer un triangle à partir des pieds des bissectrices situés sur le cercle circonscrit : le triangle, c'est le pied Construction à la « règle et au compas » : problèmes de construction | ||||||
4. MédiatricesConstruire un triangle connaissant ses trois médiatrices : 4.a. Changement de point de vue : problème de hauteursNous ramenons au problème : construire un triangle IJK dont les droites (d1 ), (d2 ) et (d3 ) sont les hauteurs. Les médiatrices d'un triangle ABC sont les hauteurs du triangle médian IJK. Cette propriété permet ici de trouver une démonstration au niveau 4e. À partir d'un point I arbitraire sur (d1), tracer comme dans l'exercice 2, le triangle IJK, ayant pour hauteurs les droites (d1), (d2) et (d3). En étudiant les parallélogrammes AKIJ et KBIJ on montre que AK = IJ et IJ = BK, donc que K est le milieu de [AB], (d3) perpendiculaires à [IJ] l'est aussi à [AB] ; c'est la médiatrice de [AB]. La deuxième propriété des milieux permet de dire que I et J sont les milieux de [BC] et de [AC] : on en déduit que les hauteurs de IJK sont les médiatrices de ABC. Télécharger la figure GéoPlan mediat_a.g2w | ||||||
4.b. Suppression d'une contrainte : Recherche lorsque le point A varie sur un cercle de centre OÀ partir de la classe de troisième. En s'affranchissant de la contrainte pour (d1), sur un cercle fixe (c) de centre O, placer au hasard un point A puis tracer les points B et C symétriques de A par rapport respectivement à (d3) et (d2). Le triangle ABC est inscrit dans (c) et a pour médiatrices (d2) et (d3). Soit I le milieu I de [BC]. La médiatrice (OI) de [BC] coupe le cercle (c) en un point M, situé sur la demi-droite [OI). En général, cette médiatrice est distincte de la droite (d1) qui coupe le cercle (c) en P et Q. En déplaçant le point A, on s'aperçoit que la longueur BC est constante. Soit I le milieu I de [BC]. Comme BC est constant, IB l'est également. On appelle J et K les points où la droite (d1) coupe le cercle (c’). Cette figure nous donne plusieurs axes pour une recherche, que nous ne justifierons pas : Déplacer A pour que M soit sur (d1) et observer la figure. Nous obtenons deux triangles-solutions en faisant tourner A et le triangle ABC pour que M soit en P ou soit en Q. | ||||||
M en P : report d'angle Une construction en reportant l'angle des droites (d2, d3) de part et d'autre de (d1) : La longueur MB est constante et égal à RS, où R et S sont les intersections des médiatrices (d2) et (d3) avec le cercle (c). Avec le compas, reporter la longueur RS en P : le cercle de centre P et de rayon RS coupe le cercle (c) en B et C. Justification (composition de transformations) : La rotation r de centre O, d'angle α qui transforme R en S, transforme C en P et P en B. Les points B et C sont symétriques par rapport à (d1). Pied d'une médiatrice Une autre construction en traçant la tangente en J à (c’). Cette tangente coupe le cercle (c) en B et C. Justification : l'angle au centre (OC, OB) est le double de l'angle inscrit (AC, AB) égal à α. | ||||||
M en Q : report d'angle Le cercle de centre Q et de rayon RS coupe le cercle (c) en B et C. Pied d'une médiatrice Une dernière construction en traçant la tangente en K à (c’). Cette tangente coupe le cercle (c) en B et C. Télécharger la figure GéoPlan mediat_b.g2w | ||||||
4.c. Recherche Si nous essayons de déterminer A, B étant son symétrique par rapport à (d1) et C le symétrique de B par rapport à (d2), je devrais retrouver A en symétrisant par rapport à (d3), donc au terme de trois symétries successives d'axes concourants en O. À une homothétie de centre O près, si une solution il y a, elle est unique. À partir d'un point A variable dans le plan traçons les symétriques B et C. Soit a le symétrique de C par rapport à (d3). Si a = A on a une solution, en général, ce n'est pas le cas et soit I le milieu [aA] et (d) = (OI) la médiatrice de [aA]. Le point I ou tout point de (d) permet de trouver une solution IJK. Télécharger la figure GéoPlan mediat_c.g2w | ||||||
4.d. Méthode avec une translationÀ partir d'un point I, tracer les perpendiculaires à (d1) et (d2), J étant un point d'une des perpendiculaires, la perpendiculaire à (d3) passant par J coupe la deuxième perpendiculaire en K. Le triangle IJK a ses médiatrices parallèles à (d1), (d2) et (d3). Soit O’ leur point de concours. Il suffit alors de la translation amenant O’ sur O pour obtenir un triangle ABC solution.
Télécharger la figure GéoPlan mediat_d.g2w
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